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ENJEUX PÉDAGOGIQUE ET ÉDUCATIF

« MON CARTABLE CONNECTÉ », UN LIEN ENTRE L’ENFANT MALADE ET SA CLASSE

La maladie met l’enfant hospitalisé pour des soins de longue durée en situation de rupture avec l’école, sa classe et ses amis. Mais pour l’enfant l’éducation est un droit qui répond à son besoin d’apprendre et de se construire. Tout en bénéficiant à l’hôpital et à son domicile de la bienveillance et de l’accompagnement de personnes compétentes, il perd le bénéfice des apprentissages construits et partagés en classe. Isolé, il a le sentiment d’avoir perdu sa place. 

Maintenir des liens affectifs et amicaux 
« Mon Cartable connecté », à l’image du cartable qui accompagne l’enfant et le collégien pour faire le lien entre l’école et la maison, constitue pour l’enfant isolé un lien fort avec ses amis et ses enseignants. Il lui permet de maintenir un lien social, l’aide à partager un peu de la vie du groupe, à rester informé pour ne pas se sentir exclu et préparer son retour (savoir ce qui se passe, les petits événements qui rythment l’école ou une journée, partager les rires, les joies, les difficultés, les changements…). Nous avons pu constater qu’il contribue à développer au sein de la classe et auprès de chaque élève des valeurs humaines et citoyennes comme la solidarité, l’empathie et l’attention à autrui qui aident l’enfant malade à se faire accepter avec ses différences, ses difficultés et facilitent son retour en cours. 

Partager la vie de la classe et les apprentissages 
Le Cartable connecté offre à l’enfant malade éloigné de sa classe l’occasion de rester « présent connecté » et de poursuivre le mieux possible sa scolarité. Il lui permet de suivre le fil des apprentissages conduits en classe, de partager en direct les activités et les expériences, les découvertes, les connaissances, les explications données et de mobiliser des compétences acquises. Il répond à son désir d’apprendre et d’être reconnu. Il peut l’aider à partager cette vie propre à la classe qui fait que l’enfant apprend par l’expérience, la pratique, le partage. Entendre les réactions, les commentaires, les erreurs, prendre part aux échanges entre l’enseignant et la classe permettent à l’élève d’acquérir des connaissances et des compétences enrichies par le groupe. 

Ponctuellement, des situations ouvertes, ludiques et motivantes, adaptées à l’âge et au degré de fatigue de l’enfant, aux gestes qu’il peut faire, assis ou alité, aux aides dont il peut disposer, personnelles ou techniques, peuvent être extraites des activités proposées en classe et faire l’objet d’échanges, d’aides, de conseils de la part des enfants de la classe. Partager les situations collaboratives de recherche, les expérimentations, permet à l’enfant malade de renforcer son sentiment d’appartenance à un groupe de son âge. 

Un beau défi pédagogique et humain à relever 
Pour l’élève malade, l’enseignant et la classe, la situation est une source d’expériences humaines inattendues et riches. Nous pouvons souligner en particulier l’aisance des élèves de la classe face à la technologie mise en œuvre, l’attention portée par tous à la qualité de la connexion, leur fierté de se montrer solidaires de l’enseignant et de leur camarade, insistant sur l’amitié respectueuse et fraternelle qui en découle. Pour les jeunes malades le sentiment le plus fort est sans doute le plaisir d’avoir retrouvé la complicité qui les relie à leurs amis, et la fierté d’avoir pu suivre et réussir leur année. 

Marie-Françoise CHAVANNE 
IA IPR et doyenne honoraire des IA IPR de l’Académie de Versailles 
Référente pédagogique du Cartable Connecté

LE CARTABLE CONNECTÉ, NI ROBOT, NI AVATAR

Le Cartable Connecté est un dispositif conçu pour que l’enfant malade poursuivre ses apprentissages tout en gardant le lien social et amical avec sa classe. Ce lien respecte l’enfant dans ce qu’il est pour ses amis, malgré les effets de la maladie. Sa présence connectée en classe doit lui garantir une place authentique. Si l’enfant peut choisir, et lui seul, que son image figure sur l’écran de la tablette en classe, il espère néanmoins qu’aucun avatar ne prenne sa place auprès de ses amis. 
Placé auprès de l’enfant malade, un robot peut l’assister dans certaines tâches. Il est fait pour être à côté de l’enfant mais sans l’isoler. Placé dans la classe, un petit robot sensé « remplacer » l’enfant éloigné sera pour la classe objet de distraction mais, comme disait une élève de 6ème « ce ne sera pas lui ». 
Citant Serge Tisseron le risque est « de glisser du bonheur de l’anthropomorphisme aux illusions de l’animisme (je prête à l’objet en question des capacités cognitives et émotionnelles identiques aux miennes) … On a beau savoir que ce sont des machines, on ne peut pas s’empêcher de développer avec elles la même relation qu’avec des humains et croire qu’elles ont des émotions ». 
Quant au robot tablette fixé sur chariot, devant pouvoir circuler comme c’est le cas au sein d’un espace professionnel, il va dans une salle de classe se heurter à des obstacles multiples au risque de perturber les cours. Le dispositif Mon Cartable connecté a choisi de poser la tablette près de l’enseignant ou de camarades référents pour leur permettre d’interagir aisément avec l’élève présent connecté. La caméra tableau lui permet de suivre le cours en direct et la caméra 360° de suivre les échanges et la vie de sa classe. L’élève éloigné du fait de la maladie reste un élève parmi les autres. 

Il s’agit d’établir pour l’enfant éloigné une proximité avec sa classe, une présence reconnue et des relations qui lui permettent de converser dans un échange interactif, d’être avec et comme les autres au cœur du groupe. Il n’est pas souhaitable que l’objet retenu pour lui permettre cette présence devienne le point d’attraction de la classe, détournant l’attention du professeur et des élèves. L’enfant n’a pas toujours envie, du fait de sa maladie, d’être mis en avant de cette manière. 

On peut encore aller plus loin mais, comme en toute démarche pédagogique, les acteurs doivent apprivoiser le potentiel humain et intellectuel de la présence connectée. C’est sans doute aussi pourquoi nous refusons l’interface d’un robot comme avatar de l’enfant éloigné, la relation directe et sensible étant recherchée autant pour le jeune malade que pour les élèves de sa classe. 

Marie-Françoise CHAVANNE & Florence JANSSENS 
Inspectrices honoraires, référentes pédagogiques du Cartable Connecté

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